• * Aspects méthodologiques et pratiques

    Aspects méthodologiques et pratiques

    1. L'attitude du maître
    2. L'horaire et le rendement
    3. Le projet
    4. Principes essentiels
    5. Le décloisonnement
    6. Les outils
    7. Questions et questionnaires
    8. Le travail en groupe
    9. Des activités développant l'attitude scientifique à l'école primaire
    10. Le centre de documentation scolaire
    11. Les traces des activités d'initiation scientifique
    12. L'atelier d'initiation scientifique

    L'ATTITUDE DU MAÎTRE

    L'attitude du maître est une question fondamentale dans le cadre de l'initiation aux sciences. Jadis, le maître savait les choses, les enseignait, notait et classait les élèves !Aujourd'hui, le maître doit entretenir ou provoquer la curiosité de l'enfant, l'habitude et le désir

    • de poser des questions qui l'intéressent
    • d'exprimer ses inquiétudes, ses problèmes
    • d'apporter des objets qui plaisent, qui inquiètent ou qui posent des problèmes.

    Actuellement, on demanderait plutôt un maître qui ne sait pas les choses, qui cherche avec ses élèves, qui soutient, conseille, encourage ; un maître à qui l'élève se confie en posant ses questions, ses problèmes ; un maître en qui il a confiance et qui constitue un modèle d'adulte à devenir.

    Le maître d'aujourd'hui, c'est le conseiller qui accepte que l'apprentissage soit long ; qui sait aussi que l'apprentissage ne réussit pas toujours et que celui-ci doit souvent être recommencé.

    Ce profil du maître idéal suppose que l'école se modifie et que les barrages soient supprimés (cotation systématique, classement, autoritarisme...).

    Le rôle du maître est de : 

    • favoriser le dialogue et la communication
    • former des attitudes
    • rechercher des informations
    • encourager, discuter, dialoguer
    • inciter les élèves à rechercher des informations
    • expliquer comment classer ces informations
    • individualiser l'apprentissage
    • créer un climat d'activité authentique renforcé par le travail en équipes

    Il devra donc développer des comportements qui résident dans l'acquisition progressive :

    • de l'attitude scientifique
    • de méthodes de travail
    • de moyens d'expression

    La préparation des activités d'initiation scientifique n'est pas évidente en termes de journal de classe. Nous la voyons en trois colonnes :

    • les faits de vie, les projets, les problèmes issus de ces projets
    • les recherches personnelles en vue de dominer le sujet
    • les résultats de l'observation des enfants ainsi que les remarques personnelles (après l'activité)

    La pédagogie par objectifs venant servir la pédagogie par projets, il y a lieu d'améliorer chaque année les fiches de préparation, en fonction des résultats obtenus avec les enfants (observations, expérimentations, recherches).

    Il nous paraît utile et intéressant que chaque maître se constitue un fichier rassemblant des documents élaborés par lui-même ET par d'autres enseignants.

    L'initiation scientifique ne prévoit pas de contrôles traditionnels. 

    C'est par l'examen des démarches de l'enfant que le maître évalue les progrès de chacun.

    Faut-il que l'instituteur connaisse toutes les matières qu'il enseigne aux élèves ?

    Oui ! Mais comme il n'enseigne plus, il peut chercher avec ses élèves !

    Le groupe maître élèves trouve ou ne trouve pas. Cela peut arriver !

    Il serait aussi intéressant de parler des choses que personne n'a encore découvert ou qu'on ne peut pas encore expliquer !

    L'HORAIRE ET LE RENDEMENT

    Un horaire qui se reproduit de semaine en semaine est contestable.

    Place au décloisonnement : l'éveil est de tous les instants dans la classe !

    Il entre en fonction : 

    1°) avec la langue maternelle et la communication sociale

    • dans la formulation des projets, des souhaits au départ des faits de vie dans l'environnement de l'enfant ;
    • dans l'expression des conclusions et le retour à l'environnement élargi ;
    • dans la formulation, orale ou écrite, des questions que l'enfant se pose ou pose.

    2°) avec le langage mathématique

    • dans les sériations, les classifications, le dénombrement, l'expression de gains ou de pertes ;
    • dans la construction du réel, de la pensée concrète puis formelle ;
    • dans le contact aux choses et aux pairs.

    3°) avec tous les autres éveils

    • l'éveil des savoir être (défendre des valeurs, être responsable, être engagé...
    • le développement de deux attitudes essentielles :
    • être capable de rester jeune face à la science ;
    • être capable d'accueillir et d'orienter le changement.

    Le RENDEMENT produit par l'enfant est en proportion inverse du temps qu'il consacre à une tâche au-delà d'une certaine limite.

    Loi du rendement :

    • cycle épuisé en moins de 25 minutes en 1ère année
    • cycle épuisé en moins de 40 minutes au 2ème degré
    • cycle épuisé en moins de 50 minutes au 3ème degré

    Ces paliers et ces croissances du rendement sont directement proportionnels à l'intensité de l'activité individuelle.

    Le cycle est épuisé plus rapidement en séquence d'activité passive.  Il est capable d'auto-renouvellement.

    Une centration de l'intérêt en cours de séquence de travail provoque le même effet : elle relance l'intérêt et le rendement parce qu'il y a eu une rupture de rythme.

    Le rendement est lié à l'activité intrinsèque du sujet dans le sens ou si le sujet subit l'activité, la courbe de fatigue est beaucoup plus courte; si la participation de l'élève est très active, elle s'allonge.

    Le même phénomène se produit quand il y a conscience du but à atteindre et conscience des démarches qui conduisent à ce but.

    Si l'enfant a conscience du but qu'il poursuit, son effort sera soutenu avec plus de régularité.

    LE PROJET

    Si notre objectif est de fixer des connaissances, nous ne pouvons pas nous permettre de nous disperser.

    Si nous voulons développer chez nos élèves une attitude de recherche, de curiosité, alors nous pouvons nous permettre de nous disperser.  L'enseignement secondaire sera là pour mettre de l'ordre dans les connaissances qu’immanquablement nos élèves rencontreront, découvriront au travers de leurs observations, expérimentations et recherches personnelles.

    Les élèves d'une même classe peuvent apprendre des choses différentes car le but essentiel de l'initiation scientifique c’est :

    • d'apprendre à se poser des questions et les résoudre
    • de vérifier la validité des réponses trouvées
    • de s'informer
    • de créer des attitudes
    • d'apprendre des techniques de notation
    • L’EVEIL DE L’ESPRIT

    On ne peut pas viser à la fois ces objectifs et faire acquérir des connaissances.  Celles-ci relèvent essentiellement de la compétence de l'enseignement secondaire.

    Mais il est certain qu'en menant une activité de recherche, les enfants en retiennent toujours quelque chose !

    Les phases du projet :

    Phase 1 :  PROJETER :

    C’est choisir un projet : écouter – observer – éclairer – informer

    Phase 2 :  PLANIFIER :

    C’est choisir des moyens : susciter – rappeler – faire équilibrer

    Phase 3 : RÉALISER 

    C’est effectuer des travaux : susciter – soutenir – relancer – suggérer – proposer

    Phase 4 :  EVALUER 

    C’est apprécier les productions : aider à  conclure – investiguer – prolonger

    PRINCIPES ESSENTIELS

    • un apprentissage qui implique l'activité réelle, l'activité personnelle de chacun.
    • un éveil scientifique qui vise :
    • l'acquisition de comportements
    • le développement d'habiletés, d'habitudes, de savoir-être
    • le transfert de connaissances et de démarches
    • la conquête de l'environnement, principe fondamental d'une pédagogie progressiste
    • une véritable pédagogie de l'intérêt, c’est-à-dire une pédagogie basée sur le besoin de connaître le pourquoi, le comment
    • un recours plus fréquent à la pensée divergente (achever d'initiative, imiter, inventer)
    • l'installation d'une autonomie de plus en plus importante par le tâtonnement expérimental, les essais et erreurs, la relation de confiance à l'enfant.
    • un schéma méthodologique transférable :

    OBSERVER et EXPÉRIMENTER pour COMPRENDRE

    APPRÉCIER pour DÉPASSER et SE DÉPASSER

    =

    se situer                                                    savoir faire

    mesurer la valeur des choses                  savoir être

    RETOUR à l’ENVIRONNEMENT ÉLARGI, PERÇU différemment

     

    LEÇON DE CHOSE OU ACTIVITÉ D'ÉVEIL ?

    Le terme « éveil » s'est infiltré voici plus de 20 ans dans notre vocabulaire pédagogique.

    Cependant le concept d'éveil, s'il s'est progressivement frayé un chemin dans les manuels scolaires et dans les textes éducatifs officiels, n'a pas encore opéré de véritables changements dans les faits.

    Autrefois et encore trop souvent aujourd'hui, des leçons de sciences sans lien avec les branches principales telles que  français et mathématique, servaient - et servent encore - à enseigner des notions souvent peu significatives pour les enfants.

    Ces leçons de choses, qui se situent dans un enseignement cloisonné et un horaire fractionné, visent l'accumulation de connaissances ponctuelles.

    Les quelques aspects concrets d'une telle leçon, de même que les travaux personnels n'interviennent généralement qu'en fin d'activité‚ pour illustrer la leçon, après la synthèse des connaissances à acquérir et les questions de contrôle.

    La leçon de chose se situe donc dans la perspective d'une transmission de savoir.  L'exposé du maître en est le nœud.

    Les enfants n'ont qu'à reproduire des connaissances médiatisées par le maître, un savoir trop souvent inutilisable dans des situations extra-scolaires.

    Les activités d'éveil se posent en réaction à cet encyclopédisme.  Leurs objectifs dépassent la simple acquisition du savoir pour intégrer les connaissances dans des apprentissages plus complexes, dans des savoir-faire qui peuvent se prolonger dans des savoir-être.

    Les activités d'éveil s'inscrivent dans la perspective d'une pédagogie de la recherche, individuelle ou collective. Elles mettent l'enfant en relation directe avec les sources de la connaissance par ses manipulations et sa recherche documentaire.

    L'horaire des activités d'éveil s'organise en séquences d'apprentissage le plus souvent individualisées, dans le cadre d'un enseignement décloisonné.

    Dans sa recherche des solutions aux questions qu'il s'est posées, l'enfant utilise des techniques et des connaissances qu'il a transférées : les acquis en mathématique et en langue maternelle sont devenus des outils pour mieux comprendre le milieu, pour mieux agir sur celui-ci, pour mieux communiquer.

    Ainsi envisagées, les activités d'éveil, scientifique, historique ou géographique, … s'inscrivent dans le cadre d'une pédagogie fonctionnelle.

    LE DÉCLOISONNEMENT

    Toute activité d'éveil géographique, historique ou scientifique recourt à des disciplines variées.

    L'étude du milieu, l'exploration de l'environnement font appel, selon les éléments étudiés et selon les moments de cette étude, soit à une démarche géographique, soit à des connaissances mathématiques, soit à la lecture de documents historiques, soit à une observation scientifique...

    Il importe que le pédagogue ne confonde pas cette pluridisciplinarité indispensable avec la conduite stéréotypée et systématique d'activités diverses regroupées autour d'un centre d'intérêt.

    Le centre d'intérêt ?

    Uniquement celui des élèves et non celui qui arrange bien l'instituteur !

    La notion de centre d'intérêt est dépassée.

    L'étude statique du milieu fait place à l'exploration et la conquête dynamique de l'environnement de l'enfant.

    Ce sont les nécessités de la recherche d'explications rigoureuses, au service de l'exploration de l'environnement, qui doivent conduire à utiliser les mathématiques, la géographie, l'histoire, le dessin...

    Plus on est rigoureux dans la démarche de recherche et de présentation, plus l'appel aux diverses disciplines se fait sentir dans sa nécessité.

    Dans les démarches de recherche scientifique, lorsqu'on veut structurer des données, les mettre en relations, il est pratiquement impossible de se passer de l'outil mathématique.

    Le dessin d'observation, les schémas font aussi partie du processus d’étude.  Rendre compte des expériences faites et des phénomènes observés ne peut se réaliser sans un maniement précis de la langue.

    Tout maître qui a bien compris le processus pédagogique de l'exploration de l'environnement de l'enfant rencontre nécessairement dans son approche la plupart des sciences et les disciplines-outils fondamentales (langue maternelle et   mathématique.

    Une exploitation multidisciplinaire peut se développer tant au départ de l'expression orale ou écrite qu'à partir d'enquêtes, de questions d'enfants, d'apports de documents.

    Les enfants aperçoivent souvent d'eux-mêmes quelques directions de travail, en particulier ce qui concerne les sciences, l'histoire ou la géographie. Ils voient souvent moins bien les possibilités qui s'offrent en français et en mathématiques. Il appartient alors à l'éducateur d'organiser le travail en conséquence.  

    Ce processus pédagogique de l'exploration et de la conquête de l'environnement, qui va de l'intérêt à l'activité, de la perception des faits à l’explication conceptuelle en passant par l'étonnement, l'observation et l’expérimentation, confère une unité méthodologique aux sciences envisagées et instaure un décloisonnement des branches, une interdisciplinarité transversale.

    Mais il n'y a de réelle interdisciplinarité que lorsque les sciences se prêtent un réel appui mutuel.  A elle seule, l'écologie est la démonstration de la nécessité d'une

    interdisciplinarité scientifique.

    Le décloisonnement, lutte contre l'atomisation de l'enseignement en branches, est aussi une des clefs méthodologiques au service de l'initiation scientifique.

    Ce qui compte, finalement, c'est que la complexité de l'environnement de l'enfant soit dominée à l'aide des différents « outils ».

    LES OUTILS

    1. Les outils mathématiques :

    • l'arbre dichotomique
    • la logique bivalente
    • les diagrammes
    • les histogrammes

    2. L'histoire : textes anciens, documents authentiques

    3. La géographie :

    • cartes
    • graphiques
    • photos

    4. Les outils d'analyse, de logique ; les outils de vie

    5. Les outils pour le maître

    • l'auto-évaluation par l'enfant
    • la co-évaluation par l'enfant et un autre enfant, par l'enfant et un adulte
    • la socio-évaluation dans le groupe des pairs, dans l'équipe
    • l'exo-évaluation par un observateur extérieur, par l'instituteur

    6. Apprendre à utiliser les outils de référence, c'est encore apprendre à utiliser le dictionnaire.

    7. Tout n'est pas a redécouvrir !

    Donc l'enfant doit apprendre à consulter de manière critique des outils de références très nombreux. Pour dominer ces outils, il faut savoir comment ils sont construits. Il y a donc lieu, dans le cadre d'une pédagogie par objectifs,

    • d'entraîner l'enfant à construire lui-même certains types d'outils (Flore ; classification des animaux)
    • d'entraîner l'enfant à élaborer des schématisations.

    QUESTIONS ET QUESTIONNAIRES

    Partir en voyage, en visite, en excursion, partir faire une enquête...

    oui, mais avec quelles questions ?

    Non pas le questionnaire de l'instituteur mais les questions posées par les élèves, des questions qui les intéressent, qui les motive à agir.

    Il faut au préalable que l'instituteur ait permis, amené ses élèves à poser et se poser des questions.

    Quelles réponses appelleront ces questions ?

    1. La question appelle une information pour laquelle il faudra seulement reproduire.

    Ex. une recherche dans un livre.

    L'enfant est amené à répéter ce que dit le livre.

    Ce genre de question n'apporte pas grand chose ; il n'amène qu'un type d'information : des éléments historiques, des éléments d'organisation spatiale, les bornes de cette organisation, pas les relations qui les lient.

    2. La question amène la mise en évidence d'une relation le pourquoi et le comment.

    Ex. Pourquoi dit-on « tenir le haut du pavé » ?

    (thème général de l'équipement de la voirie ; le réseau d’égouts)

    3. La question amène un jugement, c'est-à-dire la confrontation avec quelque chose que l'enfant connaît et quelque chose qu'il observe ou dont il prend connaissance.

    Ex. Comment se lavait-on au temps de nos grands-parents ?

    Comment lavait-on le linge à cette époque ?

    4. La question sans réponse va conduire l'enfant vers une expérimentation.

    La réponse qu'il y trouvera sera une réponse originale.

    Dans cette dernière catégorie, on peut placer des question dont l'enfant connaît la réponse mais pour laquelle il juge la redécouverte plus intéressante.

    Lors de la préparation de l'activité, il y aura lieu de se demander quel est le type de question qui doit primer, en fonction du type d'activité.  Il faut des questions de type différent.

    Les questionnaires ne doivent pas contenir trop de questions.

    Tous les élèves ne doivent pas avoir le même questionnaire.

    L'important c'est de CHERCHER !

    Seul ou en groupe ?

    Un questionnaire trop bien préparé par l'adulte offre les inconvénients de tout ce qui est prévu et de tout ce qui devrait normalement se passer.

    La préparation et la réalisation des enquêtes sont à mettre à l'actif des élèves, les enquêteurs effectifs, si l'on croit à leur rôle dans le développement de l'esprit scientifique.

    Les questions que les enseignants posent aux enfants orientent  beaucoup trop la recherche.  Les questions doivent permettre aux enfants de dire ce qu'ils croient savoir et comprendre. Elles doivent permettre aux adultes d'approcher les faux raisonnements et les certitudes erronées de certains élèves.

    LE TRAVAIL EN GROUPE

    Les élèves répondent aux questions individuellement ou en groupe. La recherche en groupe permet la discussion, à condition que la question soit structurée.

    Dans une classe bien structurée, l'activité des groupes ne devrait jamais s'effectuer dans la méconnaissance des autres.

    On ne donne pas la même fiche à chacun des groupes, mais il faudrait que chacun ait conscience de l'unité de l'ensemble.

    Des moments de concertation sont donc nécessaires.

    A tout moment de l'activité, il faut un moment pour faire un « travelling » de l’activité à laquelle chacun des groupes se livre, de manière à ce que chacun dans son groupe soit tenu au courant de ce que font les autres, et de manière à conserver cette conscience collective de l’effort commun.

    Comment arrive-t-on à faire du travail d’équipes ?

    Le travail en équipes découle de la discussion collective générale et de la liberté dans la formation des équipes.

    On ne peut partir que des questions qui intéressent les enfants, des questions qu'ils se posent et qui les motivent à l'action.

    On peut amener les enfants à poser des questions, même s'ils n’ont pas facile à s'exprimer.

    Qui expérimente ? Qui parle ? Qui discute ? Qui fait la synthèse ? Qui note ?

    Tout le monde ! Chacun à son tour, avec l'aide du maître.

    Chaque enfant doit faire le maximum.

    Chaque enfant expérimente lui-même, manipule les objets et les outils de référence.

    L'instituteur intervient, guide quand c'est nécessaire!

    Tous les élèves ne savent pas expérimenter en même temps.

    Les expériences, en électricité par exemple, doivent être menées en petits groupes de 2 ou 3 enfants maximum.

    Si c'est l'instituteur qui fait l'expérience, on retombe dans les travers de la leçon d'observation attrayante.

    Chacun note ce qu'il voit, en répondant à des questions.

    Un élève peut être amené à noter au tableau de sorte que l'ensemble des élèves de la classe puisse voir.

    Dans l'équipe, celui qui écrit bien note ; celui qui dessine bien fait les croquis utiles à la bonne compréhension.

    Mais celui qui n'écrit pas bien doit quand même apprendre !

    Dans les petites classes, un résumé peut être élaboré collectivement avec l'instituteur quand la relation d'une expérience est vraiment trop difficile.

    DES ACTIVITÉS DÉVELOPPANT L’ATTITUDE SCIENTIFIQUE

    Le développement de l'attitude scientifique ds l'école primaire contribue à la compréhension du monde naturel. Différents types d'exercices peuvent intervenir dans le cadre d'une véritable initiation scientifique au service de la conquête de l'environnement :

    L’OBSERVATION

    C'est l'examen attentif d'un objet (minéral, végétal, animal) en recourant d'une manière ordonnée à tous les sens si possible.

    Elle peut être directe :

    • dans le milieu naturel
    • en classe

    Elle peut être indirecte : analyse d'un document, d'un croquis.

    Elle peut être continue, lorsque des modifications sont perceptibles dans un certain laps de temps.

    L’IDENTIFICATION

    C'est la reconnaissance et l'énumération d'éléments au sein d'un ensemble.

    LA COMPARAISON

    C'est la recherche des différences ou des ressemblances entre deux ou plusieurs ensembles.

    LA CLASSIFICATION

    C'est l'identification des propriétés d'un objet afin de le situer dans un système de classification.

    LA MESURE

    C'est l'évaluation d'une grandeur à l'aide d'un instrument de mesure approprié.

    Les sciences sont l'occasion idéale pour introduire la mesure  (longueur, dimension des objets, masse, poids spécifique, temps, volume, échelle, capacité, température...

    Un matériel adéquat de mesure a sa place dans le local atelier ou à proximité du coin réservé aux expérimentations.

    L'EXPÉRIENCE

    C'est la réalisation d'une observation dans le but de contrôler ou de provoquer une idée.

    C'est le champ de variation des paramètres d'un phénomène manipulable.

    L'INTERPRÉTATION DE DONNÉES

    C'est la description en quelques mots d'une information contenue dans un texte, un tableau, un graphique.

    L'ÉLABORATION ET LE CONTRÔLE D’UNE HYPOTHÈSE

    C'est la formulation d'une proposition, d'une idée d'observation suivie de leur vérification.

    L’IDENTIFICATION D’UN FAIT

    C'est l'exposition d'une ou plusieurs conclusions induites à partir d'un ensemble d'observations.

    L’UTILISATION DE DONNÉES

    C'est l’application d'une source d'information ou de données découvertes expérimentalement.

    LA SYNTHÈSE

    C'est la réunion, dans un ensemble, d'éléments observés séparément.

    LA TRADUCTION DE DONNÉES

    C'est la transposition des données d'un langage à un autre.

    LA RÉCOLTE D'ÉCHANTILLONS

    Lors de l’observation sur le terrain des plantes typiques, des minéraux, des insectes, par exemple, sont rassemblés en vue d'un travail d'exploitation et d'extension en classe ou en atelier scientifique.

    LA GÉNÉRALISATION 

    C'est l'application des comportements acquis dans des circonstances particulières à d'autres contextes.

    LES EXPÉRIENCES DE LONGUE DURÉE

    Ex. planter ou semer ; laisser germer, laisser pousser, laisser fleurir ; récolter des fruits, laisser se faner.

    Une telle expérimentation au finish doit permettre d’observer tout un cycle. Il est important de faire voir le début et la fin d'un cycle.

    Il faut provoquer des modifications et des expérimentations, poser des questions AVANT, PENDANT et APRES.

    Et l’animal qu'on ne peut pas élever à l’école ?

    Une solution pour son étude consiste à faire établir une carte  d'identité pour chaque animal auquel on s'intéresse.

    Cette carte d'identité s'établit progressivement avec les élèves :

    • son costume
    • son milieu, sa région
    • nombre de pattes
    • alimentation
    • ses ennemis (chaîne alimentaire dans un écosystème)
    • utilité ou non utilité pour l'homme

    Il s'agit de construire avec les enfants des classements scientifiques qui aboutiront à des classements officiels.

    Les moyens de classement se retrouvent parmi les outils mathématiques : les ensembles, les intersections, les arbres dichotomiques, les tableaux à double entrée.

    Les collections d'objets

    Au niveau des enseignants, les collections peuvent être individuelles, en équipe de 2 ou 3, collectives.

    L'idéal, c'est que chaque instituteur mette son matériel, ses photos, ses documents dans la richesse commune, mais nous n'avons généralement pas été formés à cette attitude !

    Si l'on veut que les élèves y cherchent le document à montrer à leurs camarades, il faut favoriser l'établissement de collections d'objets par les élèves eux-mêmes en équipes.  Ces collections doivent offrir un index clair, utilisable par les enfants.

    LE CENTRE DE DOCUMENTATION SCOLAIRE

    « Centre » de l'école, local le plus important de l'établissement, le centre de documentation est l'endroit où l'élève trouve le renseignement dont il a besoin, le document sous toutes ses formes : diapositives, photos, fiches, textes, livres, fichiers, objets vrais...

    Il peut naître de la nécessité de s'informer au cours des enquêtes et recherches entreprises dans le cadre de l'exploration de l'environnement, de l'idée de mettre toutes les richesses de l'équipe éducative en commun.

    Les expériences tentées dans ce domaine ont généralement confié la gestion d'un tel centre au maître d'adaptation qui en devient de facto le gestionnaire.

    A l'avenir, ce pourrait être un responsable qui ne ferait que cela, un spécialiste des moyens audio-visuels.  Aux Pays-Bas, il arrive fréquemment que le centre documentaire soit géré par les parents.

    Le rangement des documents nécessite de faire l'inventaire des livres, entre autres de noter les sujets abordés et d'établir un fichier pour faciliter les recherches.

    Il y a lieu d'y faire figurer tous les titres, tous les sujets, tous les documents du centre.

    S'il est bien géré et s'avère efficace, il ne serait pas étonnant de constater que les enseignants les plus réticents de l'école y donnent des documents personnels en dépôt ; que certaines classes y a portent des dossiers réalisés sur des thèmes les plus variés pour enrichir la collection.

    LES TRACES DES ACTIVITÉS D'INITIATION SCIENTIFIQUE

    Après une recherche, les élèves font leurs croquis, leurs dessins, leur résumé.

    Chaque élève ne doit pas nécessairement posséder le même résumé : chacun peut avoir perçu les phénomènes à sa manière.

    Le résumé le plus objectif, le plus complet, le plus lisible, le plus riche du point de vue scientifique peut être polycopié et diffusé à tous les élèves de la classe, sans oublier un exemplaire destiné au centre documentaire.

    Un homme de science travaille avec des documents, des ouvrages.

    Les examens de sciences, de géographie, d'histoire, devraient pouvoir être envisagés avec livres et cahiers à la disposition des élèves.

    Si tout au long de l'apprentissage l'accent a été mis sur l'acquisition de démarches transférables, l'élève motivé, actif, agent de sa formation doit-il encore étudier, retenir des connaissances de mémoire ?

    Avec le résumé polycopié du maître, on sort du domaine de l'initiation scientifique ! On retombe dans une pédagogie peut-être attrayante, mais traditionnelle.

    La mémorisation relève du domaine de la poésie, du dialogue théâtral, du domaine pratique (formules secrètes, codes, numéros de téléphone, de comptes bancaires...)

    Le résumé polycopié est une perte de temps pour l'enseignant comme pour l'enfant.

    Ce qui nous paraît plus intéressant, c'est d'inviter l'enfant à rédiger un résumé de ce qu'il a vécu (observations, expérimentations actives, recherches), en fonction de ce qu'il a à dire.  Dans ce cas, l'apprentissage de l'orthographe est fonctionnel puisque l'enfant rédige.  C'est aussi l'occasion de lui apprendre à bien présenter un travail lors de la mise au net de sa copie.

    Mais pourquoi toujours se baser uniquement sur la perception visuelle uniquement pour les traces d'activités ?

    Il existe des solutions plus modernes :au mur de la classe peuvent apparaître les travaux réalisés par les élèves ; aux murs des couloirs peuvent être accrochées les réalisations collectives ; des albums peuvent être réalisés, de même que des montages photographiques, des montages audio-visuels à l'aide de diapositives ou d'un magnétoscope.

    L’ATELIER D'INITIATION SCIENTIFIQUE

    Pour provoquer l'attitude expérimentale, il faut organiser matériellement le milieu scolaire. Il n’est en effet pas imaginable de réaliser un enseignement à caractère pratique sans un équipement adéquat des locaux. Ceux-ci devraient être adaptés à la pratique effective des élèves. Comment ? Par la création d'un atelier d'éveil scientifique !

    Deux solutions peuvent être envisagées :

    • soit dans un coin de la classe
    • soit dans un local indépendant, pour plusieurs classes d'une même école.

    Au niveau d'une classe, il s'avère absolument essentiel qu'un tel coin soit réservé à l’éveil scientifique.

    Le matériel spécifique est nombreux.  Il y a lieu de l'y ranger de sorte qu'il soit toujours bien accessible, rapidement à la disposition des élèves comme du maître.

    Les observations et expérimentations de longue durée nécessitent la mobilisation d'une partie de l'espace de la classe.

    L’atelier d'initiation scientifique est donc bien plus que le coin vivant habituel qui ne laissait pratiquement aucune possibilité pour l'expérimentation et l'observation dans le domaine des sciences physiques.

    Armoires, étagères et panneaux d'affichages judicieusement placés peuvent facilement isoler cet atelier du reste de la classe.  Ils serviront de présentoir de documents.

    La réalisation de ce « coin » peut faire l'objet d'un projet de vie de la classe. Il y a lieu de prévoir des caissettes de rangement pour le petit matériel d'expérimentation.  Chacune devrait être munie d'une fiche-inventaire suivant le classement souhait‚ par la classe.

    Après chaque utilisation, les élèves sont responsables du rangement du matériel dans les caissettes prévues.

    Il faudrait aussi mettre à la disposition des élèves des ouvrages de référence, des sources documentaires dans lesquelles ils pourraient puiser des matériaux pour étayer des hypothèses, pour envisager des expérimentations, pour analyser des résultats.

    Les bibliothèques-centres de documentation (BCD), les centres multimédia des écoles seront appelés, dans ce contexte, à exercer pleinement leur rôle de rassemblement et de mise à disposition des documents.

    EN GUISE DE CONCLUSION

    Une réaction vigoureuse devrait absolument se manifester au sein des écoles de notre Communauté française afin que l’initiation aux sciences y soit améliorée. Une remise en question profonde des pratiques qui y sont développées s’impose de toute urgence.

    Entamée dès le début de la scolarité primaire, cette initiation scientifique devrait permettre que les enfants soient aptes, en entrant au niveau secondaire, à s’interroger, à distinguer le réel, à créer, à se repérer dans notre société tellement marquée de science et de technique.

    La véritable conquête de l'environnement par une attitude culturelle, au moyen d'une pédagogie par projets servie par une pédagogie par objectifs devrait permettre l'éveil scientifique. Celui-ci ne peut se concevoir sans un décloisonnement des leçons.

    Au centre de nos préoccupations, c’est l’enfant qui construit son attitude scientifique !

     

    Expérimentation active

    Situations de vie

    Problèmes vécus                                                                               

     

    PÉDAGOGIE PAR OBJECTIFS

          au service de

           PÉDAGOGIE PAR PROJET

                                                                                                               

    interactions                                                                perçoit les informations véhiculées par les média

                Les pairs     échanges                  L ‘ E N F A N T             recherche l’information dans les livres

                               dialogue                                                                

    avec ses représentations pré-conceptuelles

    SOCIALISATION                                                                       

       transfert ses aptitudes

    Le maître informe,  aide, guide, facilite                                                        réinvestit son acquis

      adopte une attitude culturelle face à son environnement

    AIDE A L’APPRENTISSAGE         

      maîtrise progressivement

      méthodes et techniques

     

    Vers la bibliographie 1 : Lien URL


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